Crise à l’Université Western : AOcVF dénonce la violence à caractère sexuel en milieu postsecondaire

20 septembre 2021

Avertissement de contenu : violence sexuelle, suicide, drogues, violence physique et verbale, etc.

Après une fin de semaine très mouvementée sur le campus de l’Université Western (où même avant la fin de semaine, trois plaintes d’agressions sexuelles avaient déjà été déposées auprès de la police au cours de la semaine passée), un étudiant s’est fait tuer, au moins une étudiante s’est suicidée, et ce n’est que ce qui est confirmé jusqu’à présent par l’administration et les policiers.

Selon ce qu’on a vu sur les réseaux sociaux, des étudiantes disent avoir été victimes ou avoir témoigné de plusieurs actes de violence pendant la fin de semaine. Ces témoignages et révélations indiquent ainsi que plus de trente étudiantes auraient été droguées et agressées dans une résidence de première année, que des employés de résidences auraient subi de la violence verbale et physique toute la fin de semaine et qu’il y aurait eu d’autres agressions sexuelles à d’autres endroits sur le campus.

Face à tous ces témoignages, Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF) tient à rappeler l’importance de croire et de soutenir les personnes qui dénoncent des agressions de nature sexuelle, et ce, même s’il n’y a pas de plaintes à la police, pas d’arrestations et pas de procès. La très grande majorité des agressions sexuelles ne font pas l’objet d’une plainte, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu une agression. Il existe de multiples raisons pour lesquelles une victime ne veut pas porter plainte à la police, entre autres, la honte, la peur de ne pas être crue, la peur d’être revictimisée et le manque de confiance dans le système judiciaire. Nous devons comprendre et respecter le choix des victimes. 

Dans la situation spécifique à l’Université Western, il y a encore plus de barrières qui empêchent les victimes à porter plainte et à avoir recours à la justice. D’une part, ce n’est que la première semaine à l’université; beaucoup d’étudiantes se retrouvent dans une nouvelle ville en période de pandémie. Elles peuvent vivre seules pour la première fois, être entourées de personnes qu’elles ne connaissent pas très bien et être loin de leur famille et amis ou amies. Elles peuvent aussi ne pas connaître les services auxquels elles ont recours. Également, c’est très possible qu’elles ne connaissent pas encore assez les personnes dans leur entourage pour pouvoir même être capables d’identifier l’agresseur. Finalement, c’était une fin de semaine sur un campus universitaire; même sans tenir compte des allégations qu’un grand nombre d’étudiantes ont été droguées, c’est normal que les étudiantes fassent la fête. C’est très possible que certaines victimes étaient sous l’influence d’alcool ou de drogues lorsqu’elles ont subi de la violence et qu’elles peuvent maintenant avoir de la difficulté à se souvenir des détails. De plus, elles peuvent avoir peur que leurs plaintes ne soient pas prises au sérieux parce qu’elles n’étaient pas sobres (ou incapables de se souvenir des détails) ou avoir peur d’avoir elles-mêmes des problèmes si elles avaient pris des substances illégales.

Ce qui est arrivé à l’Université Western est une tragédie. Ceci dit, nous étions déjà au courant qu’il y avait une crise de violence sur les campus postsecondaires. Les institutions doivent prendre plus d’actions concrètes pour protéger les étudiantes et assurer que les femmes puissent accéder à l’éducation postsecondaire de façon sécuritaire.

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